Réunis à la Maison de l’Avocat à Cotonou, le 10 février 2025, les membres de l’Union des jeunes avocats du Bénin (UJAB) ont exprimé leur inquiétude face à la récente décision de la Cour constitutionnelle. Selon eux, cette décision compromet l’indépendance du Barreau et les droits fondamentaux.
Au cœur du débat, l’affaire de complot contre l’autorité de l’État, qui s’est soldée par la condamnation d’Olivier Boko, Oswald Homeky et Rock Niérii. En effet, après le retrait des avocats des prévenus, le président de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) avait demandé au Bâtonnier de désigner des avocats commis d’office.
Mais pour le Bâtonnier, les conditions n’étaient pas réunies pour la désignation d’un commis d’office. Malgré cela, la Cour constitutionnelle a autorisé la CRIET à juger les accusés sans avocat, une décision qualifiée de dangereuse par l’UJAB.
A en croire maître Natacha Balley, porte-parole de l’union, la rémunération des avocats commis d’office n’est plus effective depuis 2020. Cette situation contraint les avocats à travailler à leurs frais pour défendre des accusés, une charge qu’ils ne peuvent plus assumer.
Cette défaillance de l’État empêche donc l’accès à une justice équitable. Et pour cause, seuls les accusés disposant de moyens financiers peuvent se faire représenter. La décision de la Cour constitutionnelle porte, selon les jeunes avocats, atteinte au droit à un procès équitable garanti par la Constitution et les instruments internationaux.
Ainsi, les jeunes avocats appellent à une mobilisation générale des acteurs judiciaires pour préserver l’intégrité de la profession et les droits fondamentaux. Ils exigent notamment le paiement des indemnités dues aux avocats commis d’office et exhortent le Bâtonnier à alerter la Conférence des barreaux de l’UEMOA.
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