La réforme du secteur de la décentralisation au Bénin, mise en place par la loi du 20 décembre 2021, était censée améliorer la gestion locale des communes et renforcer la qualité des ressources humaines. Cependant, près de trois ans après sa mise en œuvre, des reculs notables sont constatés, notamment en matière de gestion budgétaire.
Selon une étude de la Banque mondiale de septembre 2024, les taux d’exécution des budgets des communes ont considérablement chuté depuis l’adoption de la réforme. En 2022, seulement 30,52 % des dépenses budgétaires ont été réalisées, un chiffre bien inférieur à la norme de 80 %. En 2023, ce taux a encore baissé à 28,92 %.
Les dépenses d’investissement, essentielles pour financer les infrastructures de base comme l’eau, l’assainissement et l’éducation, ont également souffert de cette mauvaise gestion. En 2023, seulement 13,33 % des investissements prévus ont été réalisés, alors que l’État a augmenté les subventions destinées aux communes.
L’une des raisons de ce bilan mitigé réside dans la mise en place des secrétaires exécutifs, qui ont remplacé les maires dans la gestion des budgets et des marchés publics. Si cette réforme visait à séparer les fonctions politiques et techniques, elle semble avoir semé la discorde au sein des mairies, où la collaboration entre les maires et les nouveaux cadres est souvent conflictuelle.
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